dimanche 27 mars 2011

Memoria #2 triste cumpleaño

Le jeudi dernier était un jour férié, dia nacional de la memoria, 35 années ont passé depuis le 24 mars 1976, lorsqu'un coup d'état dirigé par le général Videla à la tête d'une junte militaire, renverse la présidente Isabel Peron (troisième épouse du très connu leader populiste argentin). Cette journée initia le début de la guerre sale, également appelé officiellement "processus de réorganisation nationale". Le retour à la démocratie n'eut lieu qu'en 1983. On estime à 30000 le nombre de desaparecidos, et à près de 500 le nombre de centres clandestins de détention ayant existé durant ces 7 années dictature. Et ceci sans même parler du nombre de nouveaux nés, qui ont vu le jour dans ces centres et ont été adoptés par des familles liées aux autorités dictatoriales. Le 30 avril 1977, les femmes de la place de Mai manifestent pour la première fois et demandent aux autorités que sont devenus leurs enfants. Sur cette même place une scène était installée jeudi dernier. Une marche depuis l'avenue 9 de julio et jusqu'à la place en question a rassemblé plusieurs centaines de milliers de personnes. Trois générations d'argentins ont envahie la place de Mai. Parmi eux, les jeunes sont nombreux. Depuis la scène les femmes de la place de mai ainsi que d'autres leaders d'organisations pour la mémoire, criaient " 30000 compañeros desaparecidos", et la foule répondait "presente", de la scène s'élevait à nouveau un cri "ahora" et la place de répondre "y siempre". Beaucoup de larmes, beaucoup d'étreintes. J'ai eu la chair de poule. Les voix de ces personnes semblait percer la nuit, dans les rues parallèles de fanfares jouaient joyeusement, des manifestants dansaient, je sentais le son des grosses caisses résonner dans mon ventre.


Tristes histoires.


NUNCA MÁS







Nestor Kirchner, représenté par un manchot gonflable, bouffi par l'hélium, volait au dessus de nos têtes, sur son ventre était inscrit "Vos tambien, podes ser parte de la historia".

Juicio y castigo




Un aperçu.


lundi 21 mars 2011

La photo du dimanche



















Samedi soir, pendant que d'autres étaient au concert de Tryo et de Pink Martini, je suis partie accompagnée d'amis à la Masa Critica, ou manifestation de cyclistes porteños. Rendez-vous fixé à 21h, nous enfourchons finalement nos amis à guidons sur les coups de 22h. Masa nocturna. Des vélos de toutes les tailles, de toutes les couleurs, en mauvais état ou bien flambant neuf. La ballade durera 6h. 6 belles heures à sillonner la ville en long en large, à faire bruiter nos sonnettes. On était un bon nombre, plusieurs centaines certainement. La soirée était belle,
la lune était pleine et n'avait pas été aussi proche de la terre depuis 1994, elle illuminait l'asphalte. A 4h nous parvenons finalement au planétarium. Bières et rires. Retour fatiguée, mais heureuse comme tout ! A refaire !

Mes photos ne sont vraiment pas très belles, j'en met tout de même une, ainsi que quelques vidéos.

Afin que vous puissiez voir la Onda !


Bon, et puis une vidéo de la masa à laquelle j'ai participé, comme je suis une sacrée boulette, on me voit, et pas qu'un peu, en effet sur le départ j'ai attendu mes amis en train de me rejoindre, du coup je gêne un peu la circulation !


Et puis ceci, andando en bici desde la Plaza San Martin hasta la plaza de Mayo !


Et j'oubliais ! Un peu de jolie propagande...





mardi 8 mars 2011

Pura Vida

Oui, Pura Vida, comme me l'a répété Hans, patron d'un restaurant végétarien de Cuzco.
Pura vida, ouais, Pura Vida.
Partie le 21 janvier, revenue le 8 mars. Un beau voyage, aussi doux qu'une bouchée de mangue après l'acidité d'une lapée de maracuya. J'y retournerai bien tiens ! Retrouver un peu la fraîcheur de Potosi, la délicatesse de Sucre, la vaporeuse Lima. Les photos se comptent par milliers, il s'agit maintenant de sélectionner les plus belles et de vous les exposer.




Qu'est-ce que je retiens de ce voyage ?

Bolivie,

32 heures de bus jusqu'à La Quiaca, assises dans les sièges devant les nôtres des petites filles parlent une langue aux sonorités inconnues. Passage de la frontière bolivienne à pieds pour arriver a Villazon. Tupiza première ville aux traits boliviens, sa quebrada, son marché fleurie et ses cholas téméraires. Mangues incroyables. Un bus interminable jusqu'à Uyuni, de nuit, la voie lactée veillant sur les silhouettes des montagnes que le bus traverse. Uyuni, Salar et Sud Lipez. Flamands roses, lagunes bleues rouges, l'arbre de Dali enneigé, bains d'eaux chaudes et levée de soleil sur le volcan voisin. Je me souviendrai des vendeuses de tickets hurlant toutes les 30 secondes "Potosi Potosi" au terminal de bus d'Uyuni. Le caractère baroque de Potosi, la difficulté de respirer à 4100 mètres d'altitude. Les couleurs chaudes sur les maisons coloniales. Le truco. Le couvent des sœurs carmélites. Sucre. La douceur et la tranquillité de la capitale constitutionelle. Un mirador incroyable donnant sur des milliers de toits soutenus par des murs en adobe. Un tiramisu a couper le souffle. A crapahuter sur les dômes des églises. La Paz, un grand huit urbain, où l'on passe de 3200 à 4000 mètres, des quartiers les plus riches aux plus relégués, de Miraflores à l'Alto. En arrivant, le contraste avec Sucre auquel s'ajoute la fatigue accumulée, me font détester La Paz. Dans l'heure qui suit, rassasiée par un jus de maracuya/orange acheté dans la rue et par les petits pains paceños croustillants et frais, je change radicalement d'avis. La Paz me plaît. Même beaucoup. Une petite fille recouverte de pigeons crie"Palomitas, palomitas"sur la plaza Murillo, dans un vieux bar de la rue Socabaya je retrouve la saveur de l'api. Depuis le mirador Kili Kili vue époustouflante sur l'immensité de La Paz. Découverte du vegétarien Namaste et première rencontre avec Robinson, un expatrié drôle et généreux. Sorata, village perdu au dessus de la capitale, surplombé par l'Illampu, qui culmine à quelques 6400 mètres. Végétation abondante, terrasses pré-incas sur les pentes des montagnes environnantes. Ballades. Froid & pluies. Copacabana et la Isla del sol. Caractère méditerranéen et pourtant également véritablement inca. Sanctuaire, sur cette île serait né le soleil et apparu le premier empereur Inca. Murettes omniprésentes. Plages où dorment les hippies argentins et chiliens venus passer une semaine paisible. Vaches, cochons et poules se promènent en toute liberté. Charmée par l'île. Traversée du Nord-Sud, paysages enchanteurs, j'ai de la chance, je profite. Odeurs d’eucalyptus.

Perou,

Lima. Je ne comprends pas encore pourquoi on m'a tant répété de Lima qu'il ne fallait pas s'y attarder ? Pour ma part, je la quitte après 4 jours, mais à regret. Je retrouve Fanny la douce, heureuse et excitée par son premier contact avec l'Amérique Latine. Barranco, Miraflores, el centro y Barrios altos. Contact avec l'océan pacifique. Premier ceviche, poisson cru/cuit dans du citron. Littoral brumeux, la ville est dès la matin plongée dans un brouillard épais et frais. Nous retrouvons Jeanne, amie lyonnaise de Fanny ainsi que son "pololo" Sergio et son colocataire "el Pietro". Fine équipe qui ne résiste pas à l'appel du Pisco sour ni au fumet de chicharon de fruits de mer. Nous arpentons Lima et visitons son centre historique. Chaleur & prémices de carnaval limeño. Nous sillonnons le quartier très populaire et joyeux "Barrios Altos", où comme le dit si bien Fanny "on vend pour trois fois rien du made in china". Pauvretés péruviennes. Trujillo & Huanchaco. La ville est principalement connue pour ces temples Moche et Chimu, deux civilisations pré-incas qui ont successivement dominé la région, mais également pour ses plages, ses surfeurs et son flegmatisme. J'ai brûlé comme jamais. "Tostada" comme on a pu me le dire. Délices de farniente, de lecture, de baignades.... et encore de pisco sour. Ouille. Notre humble hôtel est une basse-cour, une multitude d’animaux dont un capucin des plus adorables et (presque) câlin. Retour à Lima, le temps d'une journée, le temps de se rendre compte de l'ampleur des brûlures lors d'une seconde promenade dans "barrios altos". Direction Arequipa. La ville blanche. Au pied du volcan Misti. Hôtel charmant aux plafonds voûtés. Nos hôtes nous apprendront à faire le "pastel de papas", plât de fête péruvien. Chicha morada au goût de cannelle. Fanny et moi adorons le marché municipal, marché couvert immense, où l'on vend aussi bien des grenouilles séchées que des plantes aux vertus miraculeuses. Visite du monastère Santa Catalina, de la taille d'un petit village, en plein centre d'Arequipa. Abasourdie par tant de beauté. Des arches à perte de vue le tout dans des tons de bleue et de rouge-orangé extraordinaires. Retrouvailles avec Pauline. Truco. Passage par Sabandia dans les environs d'Arequipa, après-midi à cheval. Retour sur la Isla del sol. Fanny un peu désappointée par le vol de son appareil photo lors du trajet nous amenant à Puno. Aigrie. L'île est toujours aussi belle, je ne m'en lasse pas. Rencontres avec des chiliens, partage de bières et de mangues. Cuzco. Capitale Inca. Arrivée au petit matin, déjeuner à la boulangerie française. Hébétée par ce style si particulier. Pauline le décrit ainsi : sur des architectures incas aux larges pierres, des maisons coloniales dont les balcons de bois sculptés sont peints en bleu. Charme fou. Visite de la ville. Marché cuzqueño à la hauteur de sa réputation. Le fond de ce dernier est une gigantesque cantine populaire où l'on mange pour 3 soles. On dit que les variétés de pommes de terre s'y comptent par milliers. Barrio San Blas, pentu et très altenatif/hippie/anarco/écolo/végétarien, comme j'aime quoi ! Retrouvailles avec Clara et Bruno, des amis argentins rencontrés dans le nord argentin avec mes parents, bonheur. C'est décidé, nous irons au Machu Picchu en leur compagnie. Préparatifs et joie de partir tous ensemble. Microbus pour Ollantaytambo, train tard dans la nuit pour Aguas Calientes, nous montons la tente pour dormir quelques heures. Debout à 4h. Sur le départ. La montée est rude, quelques 1700 marches. Arrivés, heureux. Je ne vous dirai pas que c'est indescriptible (comme beaucoup le répète), mais je peux d'ores et déjà vous dire que la tâche n'est pas facile. Le Machu est capricieux, au début très largement caché par la brume il se découvre peu à peu, puis complètement, afin que, lors de notre arrivée au sommet du Wayna Picchu montagne voisine de laquelle on contemple parfaitement la cité, nous puissions l'admirer depuis ces hauteurs. La journée passe rapidement à crapahuter parmi les ruines si bien conservées par le temps. Lors de la redescente nos jambes fatiguent, mais tiennent le choc. Lendemain, des images plein la tête, nous rentrons à Cuzco en passant par les salinas de Maras. Sous nos yeux des milliers de bassins en terrasses dont certains datent de l'époque pré-inca. La séparation m'est difficile, je ne sais pas si j'aurai la chance de revoir mes amis argentins, ces derniers continuent leur long voyage de "mochilero", sans doute jusqu'au Mexique. Retour à La Paz. Longue attente à la frontière, discussions avec une famille péruvienne. Lapalapalapaaaaaz. Le carnaval a débuté et les rues sont envahies par les jeunes paceños, les places converties en champs de bataille de mousse et d'eau. Nous en recevons également. Je retrouve les pentes, le mirador Kili Kili, le parque Monticulo, le restaurant Namaste, les foetus de lama des vendeuses du marché des sorcières, les petits pains si savoureux, les jus de toute sorte achetés dans la rue... mais également Jeanne et Sergio ! Dernière nuit, nous rejoignons Marine Failletaz (que je n'avais pas vu depuis environ dix ans) en stage à La Paz. Je dormirai finalement chez elle, sur el Alto, tout proche de l'aéroport. Je fais mes adieux à Fanny, Jeanne et Sergio. Pfiou !

J'ai retrouvé Buenos Aires. La casa. Celina et Anaclara en pleine révisions de leurs examens. Marianna est toujours en voyage à durée (presque) indéterminée en Equateur et en Colombie. Bonheur. Rencontre avec Isabel ma nouvelle colocataire américaine. Je retrouve ma rue et ses odeurs, le chinois d'à côté et son bébé Valentine, la UCA et ses quais bourgeois, le badminton et mes amis. J'ai choisi mes cours, dormi, ri. Je retrouve mon quotidien porteño avec délice. Je reprendrai mes habitudes hebdomadaires, également en ce qui concerne ce blog...

Pura vida, ouais, Pura vida !