mercredi 22 septembre 2010

Memoria #1 Parque de la memoria

Je crois que c'était inscrit sur ma liste des choses que je voulais faire à Buenos Aires. Le sujet de la mémoire, de cette recherche incroyablement soutenue de la vérité, de l'histoire. Nunca mas ! Je me sens incapable de vous résumer de ce qu'il s'est passé, car les causes de la répression mais surtout leurs conséquences jusqu'aux jours d'aujourd'hui sont multiples. Or je ne suis pas du tout une experte. Bon, malgré tout voilà les faits historiques les plus importants. Il existait parmi les membres de l'armée Argentine depuis la fin des années trente, une peur tenace d'une possible révolution socialiste. Si Peron entre 1946 et 1955 tenta via un "nationalisme populaire" d’éradiquer toute menace communiste, les militaires et la dictature qui survinrent en 1976 essayèrent de supprimer les différentes formes de subversion par ce qu'ils appelaient un "processus de réorganisation nationale". La junte organisa de manière méthodique et planifiée la répression massive des opposants via la tactique des "disparitions forcées" et des "vols de la mort. Baptisée la "guerre sale", c'est à dire la planification de l'extermination. La technique était des plus horribles, ces disparitions "secrètes"permettaient au gouvernement de séquestrer ou de tuer les opposants au régime tout en niant les faits. Les corps de ces personnes ne sont jamais retrouvés (bien que certains le furent plus tard) et les bourreaux ne peuvent pas être inculpés. Les "vols de la mort" sont malheureusement assez connus, cette méthode d'élimination consistaient à jeter les desaparecidos vivants et drogués dans le Rio de la Plata depuis des avions. Au total ce sont 30000 personnes qui ont disparu, 15000 autres furent fusillées et 9000 personnes emprisonnées. Encore aujourd'hui, près de 30 ans après la dictature les femmes de la place de Mai (mères et grands-mères, qui sont d'ailleurs organisées en association distinctes) traquent le moindre indice susceptible de retrouver la piste de l'un des disparus. Leur nom provient de la plaza de Mayo, en face de la Casa Rosada de Buenos Aires où elles manifestent chaque semaine depuis 1977.

Ce parc est un lieu de mémoire. Une sorte de cimetière pour ces personnes disparues dont les corps de sont jamais réapparus. Un cimetière fait de plaques où leurs noms sont inscrits, rangés par ordre chronologique de la date de leur disparition. L'endroit est calme, installé symboliquement sur les berges du Rio de la Plata. Je m'y suis rendue accompagnée de mon amie Agnès, et nous avons profité de la douceur du printemps sur le point d'arriver et du soleil présent ce jour-là pour lire quelques pages, allongées dans l'herbe.








1 commentaire:

oim a dit…

Voir en écho sous http://elisabeth.blog.lemonde.fr/files/2009/11/bologne-27.1258669780.JPG...