jeudi 30 juin 2011

"La plaza tiene una torre"

Buenos Aires a été déclarée Capitale mondiale du Livre pour l'année 2011. Pour l'occasion la ville a laissé carte blanche à une des ses artistes les plus reconnues Marta Minujin. Celle pour qui "Todo es arte" a relevé le défi et a construit une tour de Babel faite de 30 000 livres trônant sur l'imposante Plaza San Martin. L'artiste a toujours joué avec symboles. Il y a 28 ans, au sortir de la dictature militaire, Minujin avait alors recréé un Parthénon à partir d'une structure en fer et couvert de livres. Ce Parthénon avait été installé de telle sorte qu'il pouvait être renversé sur le côté par des grues. Pour le démontage on laissât les habitants de Buenos Aires aller les chercher à même la structure. Des archives vidéos montrent Une foule envahissant l'avenue "9 de Julio", les plus fous se hissant sur le toit du monument.
Les livres qui constituent la Tour ont été offerts par les ambassades, les associations et les délégations de plus de 50 pays, et sont placés dans des pochettes plastiques pour ne pas être endommagés par les pluies et l"humidité de Buenos Aires.

On grimpe. La structure de fer grince sous nos pas. Des livres de tous les côtés. Des alphabets que je ne connais pas. Parfois on reconnait un nom d'auteur, ou bien une couverture, un dessin ou une typographie. 5 étages plus haut. D'un côté le soleil se couche sur la Plaza San Martin avec au loin le Rio de la Plata paisible et de l'autre Buenos Aires et son urbanisme anarchique lui concédant pourtant un charme certain, déployant sous no yeux des toits à perte de vue.

Souvenir d'une première classe d'espagnol...

La plaza tiene una torre,
la torre tiene un balcón,
el balcón tiene una dama,
la dama una blanca flor.
ha pasado un caballero
¡ quién sabe por qué pasó !
y se ha llevado la plaza,
con su torre y su balcón,
con su balcón y su dama
su dama y su blanca flor.

Para tu ventana
un ramo de rosas me dio la mañana.
Por un laberinto, de calle en calleja,
buscando, he corrido, tu casa y tu reja.
Y en un laberinto me encuentro perdido
En esta mañana de mayo florido.

Antonio Machado











lundi 27 juin 2011

Lunes al sol

Probablement l'hiver le plus froid des dix dernières années. Certains prédisent même de la neige. La fin de l'année se profile et mes examens approchent. Alors, dès que se pointe le soleil, on sort prendre l'air et parfois on a d'étranges idées, en témoigne la vidéo ci-dessous.

lundi 13 juin 2011

La photo du dimanche







Onda loca,
barrio Palermo, Buenos Aires.

samedi 11 juin 2011

De como les extraño

Ce qui suit n'est qu'un simulacre d'article.
Je n'ai pas publié par ici depuis très longtemps. Ce ne sont pas les idées qui manquent pourtant. Ces dernières semaines furent particulièrement belles.
Pour vous faire patienter, une vidéo de mes amis Bruno & Clara. 2 patagoniens voyageurs, qui semblent être bien partis pour aller jusqu'au Mexique et qui me manquent beaucoup.


mardi 24 mai 2011

La photo du dimanche




La pauvreté est omniprésente. Beaucoup ne la voit pas. Par habitude ou pire, par choix.

Subte D, dimanche 15 mai, tôt le matin.

mercredi 11 mai 2011

Ambientes cotidianos

Ce que je vis en ce moment est assez étrange. En fait non, pas si étrange que ça, apparemment c'est un mal répandu parmi les étudiants expatriés qui, après une année assez exceptionnelle, doivent rentrer d'où ils sont partis. Ce qui est étrange c'est que j'ai tendance à le vivre par anticipation, c'est à dire presque deux mois avant que ne sonne l'heure du retour. J'ai beau me répéter qu'il me reste du temps, ça ne semble pas me convaincre. Au quotidien tout va pour le mieux et je n'y songe pas, mais parfois lorsque je passe de beaux moments ou plus simplement le soir lorsque j'éteins le lumière après être tombé de sommeil sur mon roman (oui même ici je m'endors sur mes livres), je me prends à penser pendant un quart de secondes à ces personnes que je ne verrai plus, à ces lumières propres à Buenos Aires et que j'aime tant, aux odeurs de cette ville vivante (même à l'odeur de friture du restaurant chinois voisin qui me donne la nausée lorsque je pars le matin pour l'université). La liste des choses qui me manqueront, que j' "extrañaré" comme cela se dit dans le dialecte local, est exhaustive, mais le plus douloureux sera de laisser ces belles personnes rencontrées. Pour autant, je passe principalement du bon temps. N'allez pas vous imaginer que je me morfonds sous ma couette en appréhendant le 12 juillet. L'automne est doux, mais il ne dispose pas du cachet de l'automne français aux couleurs chatoyantes et aux sols jonchées de feuilles. Parmi les nouvelles choses qui bercent mon quotidien, nous avons Pueblo, un chaton noir, un model réduit de panthère, qui ronronne dès que l'on tend vers lui la paume de la main, qui aime dormir dans votre cou, et qui vient s'ajouter aux raisons qui me feront regretter Buenos Aires.

Bon, je l'avais déjà fait dans un article précédent, voici une accumulation de morceaux de quotidiens, passés ou bien à venir :

-J'ai rencontré 4 personnes que je connaissais dans une manifestation. Buenos Aires semble me compter parmi ses citadins et j'avais l'impression qu'elle me le témoignait en me désignant que la foule ne m'est plus complètement anonyme (vos noterez que j'ai tendance à personnifier la capitale argentine).
-Je vais désormais deux fois au badminton par semaine, et c'est drôlement agréable de se sentir progresser, de pouvoir jouer avec le volant, de maîtriser certaines finesses du jeu. Des compétitions sont à venir...
-J'ai pris mes marques à la Biblioteca Nacional del Congreso où j'étudie généralement le mardi, accompagnée de mon amie Cora.
-J'ai enfin des places pour aller voir La flûte enchantée au teatro Colon.
-Buenos Aires a été nommée Capitale Mondiale du livre et Marta Minujin, célèbre artiste argentine, vient d'achever la construction d'une Tour de Babel constituée de livres, au beau milieu de la Plaza San Martin. Il semblerait que la vue depuis la sommet soit spectaculaire. La tour sera par la suite démantelée et les livres offerts à des bibliothèques populaires. Marta Minujin avait déjà produit un parthénon constitués de livres en 1983 en symbole de la fin de la dictature.
-J'ai choisi une classe de "Lecture de textes économiques". Après Aristote Smith, Ricardo, Jevons, Mill, et Marshall, la semaine prochaine nous étudierons Marx (Le Capitale et Le Manifeste du parti communiste). Etudier Marx à la UCA.... je crois que cela méritera un article à part entière, non ?
-Avec Mariana, nous avons pour projet de se mettre au stop-motion, si le résultat n'est pas trop mauvais je le publierai certainement par ici.
-je m'entends de mieux en mieux avec Valentin (prononcé "Balèntine"), le bébé de l'épicier chinois qui nous dépanne parfois le soir.
-Le programme "Peli-Helado", c'est à dire "Film-Glace" est en passe de devenir une habitude hebdomadaire avec Agnès, une française future grande historienne et rugbywoman à mi-temps.
-J'ai passé une soirée très familiale pour le week-end de pâque, autour d'un repas cuisiné par Mariana et sa mère, le tout arrosé de grands crus argentins.
-J'ai festoyé avec des colombiens plutôt drogués mais étonnants et drôlissimes.

Arrivée en août, je ne comptais pas les jours, mais je n'ai pas vu passer cette année. Comme me l'a souligné Suzanne "Y'a des années plus longues que d'autres dans nos vies". Très juste.














dimanche 24 avril 2011

La photo du dimanche






Tango aérien, Parque Centenario, barrio Caballito, Buenos Aires.

jeudi 21 avril 2011

Porque yo pertenezco a este tipo de gente

Sortie de l'université, devant l'entrée de l'édifice Saint Thomas d'Aquin, les étudiants sont en costumes, cravatés pour ces messieurs sur des escarpins pour mesdemoiselles. Je traverse la foule des fumeurs, et le rideau de pluie. Oui l'automne est là. J'ai même eu froid ce matin en descendant l'avenue Independencia, de ce premier froid qui vous surprend et vous fait redouter de l'hiver prochain. Mais ce n'est que que justice, non ? J'avais presque honte d'être en été alors que votre hiver ne semblait pas vouloir se terminer. J'enfourche mon vélo et j'attends que le feu passe au vert. Les étudiants me regardent bizarrement, oui bon ce matin j'ai enfilé les premiers vêtements que je trouvais mais tout de même, de la à les surprendre ? Je songe alors à ces différences entre les étudiants de la UCA et moi. Je n'aime guère ce qu'ils sont et ce qu'ils pensent. Dans les rangs des étudiants qui n'aiment pas cette université on murmure qu'elle aurait été créée par d'anciens membres du GOU (Groupement des Officiers unis, influents dans les années 30, à tendance nationaliste et pro-fasciste). Sur les panneaux d'affichages, érigés dans les couloirs de l'université, on trouve des affiches pour "la fête de l'enfant à naître", d'autres proposant des cours de préparation au mariage, ainsi que les horaires des messes hebdomadaires. Tout ça pour vous dire que je ne me sens pas vraiment en phase avec les valeurs que prône la Universidad Catolica Agentina. J'essaye d'être tolérante, de ne pas faire de généralités sur ces petits privilégiés de la société argentine. Mais j'ai bien du mal, les inégalités sont trop grandes, les pauvres trop pauvres, les riches trop riches, et la politique un champ de bataille sans merci qui déçoit chaque jour un peu plus les citoyens argentins. Je continue ma route. L'asphalte qui longe la UCA est neuve, plate, sans cavités dans la chaussée, contrairement à celles de San Telmo que je retrouverai plus tard sur mon trajet. Les regards sur ma personne semblent toujours étonnés, mince alors. Est-ce parce que pédale sous a pluie ? Moui, peu plausible. Je passe l'avenue Passeo Colon, on continue de me dévisager étrangement, un chauffeur de taxi me sourit. Ce trajet de retour est singulier. Calle Defensa, trois adolescents traversent sous mon nez et me rient au nez.

Bon récapitulons, les étudiants de la UCA m'ont snobé, j'ai arraché un sourire à un vieux chauffeur derrière son volant et voilà maintenant ces adolescents qui ricanent.

Soudainement je comprends, je siffle avec entrain depuis 10 minutes "Tombé du ciel" de Higelin !
Comme quoi, malgré le temps qui se dégrade, le moral est au beau fixe !

Bon sur cette vidéo, c'est un itinéraire ensoleillé que j'ai filmé. Il s'agit de mon trajet de retour quotidien, depuis Puerto Madero à San Telmo.


dimanche 10 avril 2011

La photo du dimanche






Mariana, Isabel, Rocio y Anaclara.
Attendant le taxi, pour aller à un anniversaire. Calle Peru, San Telmo, Buenos Aires.

vendredi 8 avril 2011

Stencil . Bs As

En octobre dernier, Adrien (alias Didou) me transmettait cette vidéo, un reportage d'une petite demi-heure sur l'art Stencil à Buenos Aires réalisé par Amélie Lambert.


Les images sont belles, on aperçoit Buenos Aires telle que je la connais, inégalitaire et trop souvent injuste et pourtant resplendissante et alègre. Le stencil est omniprésent dans certains quartiers notamment dans San Telmo et Palermo et s'il comporte souvent un message politique, il n'en reste pas moins un art. "El estencil porteño" (oui "estencil" car les hispanophones ne sont pas habitués à prononcer deux consonnes consécutives) évolue selon le contexte social, économique et politique qu'il traverse. Le stencil des années 90 du retour à la démocratie et différent de celui qui a traversé la crise économique de 2001 et se distingue du stencil actuel qui conçoit le kirchnérisme et la prochaine élection présidentielle d'octobre 2011 à sa façon. Le documentaire est accompagné debon son, d'images d'archives, le tout très pédagogique.

Je me suis donc mise en quête de stencils à photographier. La qualité n'est pas toujours irréprochable, je me trouvais souvent nez à nez avec des stencils au beau milieu de la nuit alors que je ne disposais que de mon petit appareil.


Estencil feminista


Estencil francés

Moutons à visages humains se dirigeant tout droit vers un précipice



Nestor Kirchner, scaphandrier



"Tu n'as pas besoin d'aller aux putes, mais d'apprendre à baiser"

Rat géant, plaza del Congreso

"Ta poubelle est un trésor pour moi"



Salvador Allende, et ses lunettes brisées

"Ne pense pas, répète ce que je te dis"



"Procès et châtiment", "prison commune", "au service de l'impunité"


"Mariano représente nos luttes"


"Dans le rue, presse anarchiste"


Burzaco stencil, bar de Palermo dont les murs sont couverts de stencils !



Musique du documentaire, Keny Arkana, Victoria.

D'autres stencils du collectif Vomito Attack, par là.