jeudi 21 avril 2011

Porque yo pertenezco a este tipo de gente

Sortie de l'université, devant l'entrée de l'édifice Saint Thomas d'Aquin, les étudiants sont en costumes, cravatés pour ces messieurs sur des escarpins pour mesdemoiselles. Je traverse la foule des fumeurs, et le rideau de pluie. Oui l'automne est là. J'ai même eu froid ce matin en descendant l'avenue Independencia, de ce premier froid qui vous surprend et vous fait redouter de l'hiver prochain. Mais ce n'est que que justice, non ? J'avais presque honte d'être en été alors que votre hiver ne semblait pas vouloir se terminer. J'enfourche mon vélo et j'attends que le feu passe au vert. Les étudiants me regardent bizarrement, oui bon ce matin j'ai enfilé les premiers vêtements que je trouvais mais tout de même, de la à les surprendre ? Je songe alors à ces différences entre les étudiants de la UCA et moi. Je n'aime guère ce qu'ils sont et ce qu'ils pensent. Dans les rangs des étudiants qui n'aiment pas cette université on murmure qu'elle aurait été créée par d'anciens membres du GOU (Groupement des Officiers unis, influents dans les années 30, à tendance nationaliste et pro-fasciste). Sur les panneaux d'affichages, érigés dans les couloirs de l'université, on trouve des affiches pour "la fête de l'enfant à naître", d'autres proposant des cours de préparation au mariage, ainsi que les horaires des messes hebdomadaires. Tout ça pour vous dire que je ne me sens pas vraiment en phase avec les valeurs que prône la Universidad Catolica Agentina. J'essaye d'être tolérante, de ne pas faire de généralités sur ces petits privilégiés de la société argentine. Mais j'ai bien du mal, les inégalités sont trop grandes, les pauvres trop pauvres, les riches trop riches, et la politique un champ de bataille sans merci qui déçoit chaque jour un peu plus les citoyens argentins. Je continue ma route. L'asphalte qui longe la UCA est neuve, plate, sans cavités dans la chaussée, contrairement à celles de San Telmo que je retrouverai plus tard sur mon trajet. Les regards sur ma personne semblent toujours étonnés, mince alors. Est-ce parce que pédale sous a pluie ? Moui, peu plausible. Je passe l'avenue Passeo Colon, on continue de me dévisager étrangement, un chauffeur de taxi me sourit. Ce trajet de retour est singulier. Calle Defensa, trois adolescents traversent sous mon nez et me rient au nez.

Bon récapitulons, les étudiants de la UCA m'ont snobé, j'ai arraché un sourire à un vieux chauffeur derrière son volant et voilà maintenant ces adolescents qui ricanent.

Soudainement je comprends, je siffle avec entrain depuis 10 minutes "Tombé du ciel" de Higelin !
Comme quoi, malgré le temps qui se dégrade, le moral est au beau fixe !

Bon sur cette vidéo, c'est un itinéraire ensoleillé que j'ai filmé. Il s'agit de mon trajet de retour quotidien, depuis Puerto Madero à San Telmo.


2 commentaires:

guichemette a dit…

j'ai adoré reprendre ce chemin connu, et j'ai tout reconnu !
Avec en plus depuis cet été les premières feuilles d'automne et cette lumière si particulière. Et puis, ton clin d'œil.... ton regard... Merci, encore merci ...

Anonyme a dit…

la ville vue de vélo, c'est bien.. comme la manif à vélo d'il y a un mois. Tu devrais essayer avec un dispositif sur la tête ?.. J'ai tout reparcouru reconnu comme Chiche, et me dit que tu as foncé et dû arriver en sueur, on a même pas senti la montée ! Ton début d'automne est doux, selon les habits des passants, et la musique, qu'est-ce ?
Baisers
oim