mardi 24 mai 2011

La photo du dimanche




La pauvreté est omniprésente. Beaucoup ne la voit pas. Par habitude ou pire, par choix.

Subte D, dimanche 15 mai, tôt le matin.

mercredi 11 mai 2011

Ambientes cotidianos

Ce que je vis en ce moment est assez étrange. En fait non, pas si étrange que ça, apparemment c'est un mal répandu parmi les étudiants expatriés qui, après une année assez exceptionnelle, doivent rentrer d'où ils sont partis. Ce qui est étrange c'est que j'ai tendance à le vivre par anticipation, c'est à dire presque deux mois avant que ne sonne l'heure du retour. J'ai beau me répéter qu'il me reste du temps, ça ne semble pas me convaincre. Au quotidien tout va pour le mieux et je n'y songe pas, mais parfois lorsque je passe de beaux moments ou plus simplement le soir lorsque j'éteins le lumière après être tombé de sommeil sur mon roman (oui même ici je m'endors sur mes livres), je me prends à penser pendant un quart de secondes à ces personnes que je ne verrai plus, à ces lumières propres à Buenos Aires et que j'aime tant, aux odeurs de cette ville vivante (même à l'odeur de friture du restaurant chinois voisin qui me donne la nausée lorsque je pars le matin pour l'université). La liste des choses qui me manqueront, que j' "extrañaré" comme cela se dit dans le dialecte local, est exhaustive, mais le plus douloureux sera de laisser ces belles personnes rencontrées. Pour autant, je passe principalement du bon temps. N'allez pas vous imaginer que je me morfonds sous ma couette en appréhendant le 12 juillet. L'automne est doux, mais il ne dispose pas du cachet de l'automne français aux couleurs chatoyantes et aux sols jonchées de feuilles. Parmi les nouvelles choses qui bercent mon quotidien, nous avons Pueblo, un chaton noir, un model réduit de panthère, qui ronronne dès que l'on tend vers lui la paume de la main, qui aime dormir dans votre cou, et qui vient s'ajouter aux raisons qui me feront regretter Buenos Aires.

Bon, je l'avais déjà fait dans un article précédent, voici une accumulation de morceaux de quotidiens, passés ou bien à venir :

-J'ai rencontré 4 personnes que je connaissais dans une manifestation. Buenos Aires semble me compter parmi ses citadins et j'avais l'impression qu'elle me le témoignait en me désignant que la foule ne m'est plus complètement anonyme (vos noterez que j'ai tendance à personnifier la capitale argentine).
-Je vais désormais deux fois au badminton par semaine, et c'est drôlement agréable de se sentir progresser, de pouvoir jouer avec le volant, de maîtriser certaines finesses du jeu. Des compétitions sont à venir...
-J'ai pris mes marques à la Biblioteca Nacional del Congreso où j'étudie généralement le mardi, accompagnée de mon amie Cora.
-J'ai enfin des places pour aller voir La flûte enchantée au teatro Colon.
-Buenos Aires a été nommée Capitale Mondiale du livre et Marta Minujin, célèbre artiste argentine, vient d'achever la construction d'une Tour de Babel constituée de livres, au beau milieu de la Plaza San Martin. Il semblerait que la vue depuis la sommet soit spectaculaire. La tour sera par la suite démantelée et les livres offerts à des bibliothèques populaires. Marta Minujin avait déjà produit un parthénon constitués de livres en 1983 en symbole de la fin de la dictature.
-J'ai choisi une classe de "Lecture de textes économiques". Après Aristote Smith, Ricardo, Jevons, Mill, et Marshall, la semaine prochaine nous étudierons Marx (Le Capitale et Le Manifeste du parti communiste). Etudier Marx à la UCA.... je crois que cela méritera un article à part entière, non ?
-Avec Mariana, nous avons pour projet de se mettre au stop-motion, si le résultat n'est pas trop mauvais je le publierai certainement par ici.
-je m'entends de mieux en mieux avec Valentin (prononcé "Balèntine"), le bébé de l'épicier chinois qui nous dépanne parfois le soir.
-Le programme "Peli-Helado", c'est à dire "Film-Glace" est en passe de devenir une habitude hebdomadaire avec Agnès, une française future grande historienne et rugbywoman à mi-temps.
-J'ai passé une soirée très familiale pour le week-end de pâque, autour d'un repas cuisiné par Mariana et sa mère, le tout arrosé de grands crus argentins.
-J'ai festoyé avec des colombiens plutôt drogués mais étonnants et drôlissimes.

Arrivée en août, je ne comptais pas les jours, mais je n'ai pas vu passer cette année. Comme me l'a souligné Suzanne "Y'a des années plus longues que d'autres dans nos vies". Très juste.